Samedi 20 avril 2013 … 3 heures du matin, un réveil poussiéreux et de facture certainement ancienne envoie sa note stridente et répétitive dans l’espoir d’arracher nos 2 compères nantais (Ludo et Pat) de leur transe nocturne. Le lever est poussif, le café noir et profond. La route sous le couvert du gps les entraine rejoindre leurs acolytes louveteaux (Oliv’ et Oliv’).
5 heures … Les dernières stratégies s’élaborent au QG de Louvaines sous les âpres conseils de Dam’Coach en peignoir Christian Dior . « Sans trophée, il est hors de question de revenir pointer votre nez dans le coin ! ». Le ton est donné, le quatuor est motivé et l’asphalte souffre sous la conduite vertigineuse d’Oliv’, prêt à « enquiller » au plus rapidement possible !
7 heures … Arrêt dans une molkkystation d’autoroute. Le Quatuor tente ses premières lancers sur le bitume tandis qu’Oliv’ scrute fébrilement l’horizon dans l’espoir de trouver une nouvelle pie … « J’ai vu qu’une pie ! et une pie, c’est pas bon ! Ca porte malheur, faut absolument que j’en chope une autre … 2 pies, c’est signe d’une belle journée et d’un futur gain assuré ! ». Alors que les portes de la voiture se referment, le cri d’extase annonciateur d’une réussite sans concession jaillit « Y’a une autre pie là !! Enfin ! C’est bon, on peut y aller ! » .
« Et 3 pies, ça annonce quoi ? » demande Ludo tout innocemment « parce que je viens d’en voir une autre là » … Ah, s’il savait, se serait-il gardé de la remarquer cette foutue pie ?!
9h30 … Arrivée sur le molkkydrome parisien. Des souvenirs kholantaniens nous assaillent de toutes parts et nous rappellent ce 1er championnat de France déroulé ici même. La brise est fraiche, le soleil encore trop timide à notre gout. Les 1ers lancers de Molkky semblent assez prometteurs pour ces 4 ex-adversaires. Le Quatuor prend ses marques, les futurs partenaires se scrutent avec bienveillance et quelques « vannes » jaillissent , signes d’une prise de confiance.
10h … Enfin ! Le championnat débute, la tension est présente mais les lancers francs de nos 4 amis fusent tels des virtuoses vers leurs proies, ne laissant aucune chance à celles-ci de tenir debout. Les quilles tombent, les unes après les autres, conscientes de leur triste sort et résignées à jamais. La journée s’annonce belle et prometteuse tandis que le soleil se découvre dans l’idée certaine de rejoindre ce quatuor. Plus qu’une quille à décimer et l’affaire est faite, cette 1ère partie sera la digne représentante des suivantes ! Mais… une pie passe, une quille reste debout, fière et raillant ce molkky qui continue à rouler sans même l’avoir touchée. Un louper sans grande conséquence malgré tout puisque le prochain lancer devrait conclure cette partie. Mais non ! Tour suivant : 2 quilles tombent à la place d’une ! 2 pies, 2 possibilités de gain, une partie perdue !
10h30… Le Quatuor tente d’oublier ce 1er petit accroc et se motive afin de décaniller joliment et proprement toute quille en travers de son chemin ! Ils seront présents en l’honneur de leur club ! … Mais les parties s’enchainent et semblent indéfiniment répéter à l’identique ce 1er faux-départ. Les erreurs s’accumulent, la tension suinte et serpente entre chacun des membres de cette formation. 4 parties jouées, 4 défaites. La guigne ! Doucement, pernicieusement, le quatuor est montré du doigt, les regards s’affaissent à leur passage, les chuchotements voltigent à leur arrivée, ils n’ont plus leur place dans ce tournoi !
Puis la révélation arrive avec un peu de chance et offre un premier gain porteur d’un peu d’espoir à nos désespérés d’alors. Miracle ! celui-ci n’est pas unique et semble même être accompagné de quelques camarades de piste. Le quatuor renouvelle avec la réussite, les torses se bombent et enfin les bras se délient !
15 heures… 15 parties sur 30 sont déjà effectuées ! Une 7ème place actuelle pêchée à la rame (les 8 premiers seront qualifiés). Toutes les formations adverses de France et de Navarre ont été rencontrées. Le quatuor, alors (et enfin) confiant s’apprête à défendre ses couleurs dans ces matchs retours qui paraissent annoncer une journée sans fin….
Mais Rahko, dieu (finlandais) du temps en décidera autrement : « Impossible de continuer ce championnat et ces matchs retour sous peine de finir cette lutte sous le regard de la lune ! Passons maintenant aux phases éliminatoires pour ces 16 équipes, la 1ère du classement rencontrant la dernière» . Tels furent ses mots et le destin qu’il nous imposa… Une faveur ? De nouvelles épreuves ? Des quilles dans les pneus ? Nous ne savions pas à ce moment si ce coup du sort nous était favorable, cependant nous étions sûrs d’un fait : Notre confiance était revenue.
Les 1/8èmes de finale débutent et Pacé compte en découdre face à ses amis vendéens… Ces parties se jouent en 3 manches gagnantes et malgré une assurance retrouvée, notre quatuor de choc se retrouve à nouveau dos au Molkky avec les 2 premières perdues !
La température est douce, les blousons posés de côté et le chapeau de paille présent… Une légère brise effleure Pacé, un chuchotement à peine audible, des paroles souffletées, un cri de guerre étouffé, Tursas , dieu des hostilités ordonne le réveil ! Les 4 compagnons se regardent sans mot dire et c’est d’un élan commun qu’ils tentent d’inverser cette situation désormais si répétitive. Les bras se balancent majestueusement tel un pendule astral et les quilles virevoltent sous les coups assénés de molkkys rageurs. Le miracle arrive et cette dernière quille tombée, assiste, impuissante, aux cris de joies, embrassades et mouvements désordonnés de nos guerriers ! Loué soit Tursas de nous avoir sorti vainqueur de cette tragédie vendéenne.
Le ¼ de finale nous oppose à de rudes combattants, anciens partenaires mais aujourd’hui adversaires aux dents longues (et aux bras courts) : Brocéliande. Le match de championnat assure aux Brosse-la-lande une avancée psychologique grâce au toucher de quille « subtil » de Jérôme qui a su leur apporter un gain tant (in)espéré. Les regards se scrutent, les mots s’affrontent tandis que l’arène ouvre ses portes à ce combat de gladiateurs ivres de victoire. Les Brosse-la-lande prennent l’avantage. Nos Pacéens se retrouvent à nouveau en position défavorable et dans des sentiments qu’ils connaissent si bien ! La guerre des Titans a lieu et Tursas n’en manque point un instant. Les Pacéens redoublent d’effort. C’est à ce moment de fébrilité brocélandais qu’Ajattar (esprit maléfique des forêts) décide de s’immiscer dans ce combat acharné. Fabian (capitaine des bosse-la-langue) est terrassé par des fièvres et se doit d’abandonner sous le regard dépité de ses collègues. Ceux-ci s’agenouillent alors devant Ludo, capitaine des Pacéens, afin de déposer les armes…
Mais c’était sans compter sur la grande clémence de ce dernier : « Par Menninkäinen, gnome bienfaisant ! Il est hors de question de vous lyncher sans gloire ! Continuez à 3 mes amis si le cœur vous en dit ! Nous nous en remettrons à la destinée et non au malin ! »
Les joutes reprennent de plus belle, la tension est de nouveau à son comble mais les brosse-ta-langue ont le cœur lourd et les pensées avec leur compagnon d’arme … La victoire Pacéenne n’étonne personne malgré les jolis coups de part et d’autre. Les Bossus-de-la-lande n’ont pas démérité et ont su faire honneur à leur capitaine.
½ finale. Quelques goulades de grenadine renforcent l’âme de nos intrépides héros, prêts à affronter la vaillante équipe parisienne du Baton Mouche. La partie est rude, acharnée mais les Pacéens ne montrent alors aucune faiblesse et obtiennent une victoire méritée. Ils semblent avoir été au sommet de leurs performances à cet endroit même.
Finale. Le saint Graal tant attendu arrive au bout de ces rudes épreuves. La lutte afin de pouvoir vivre ce moment fut acharnée. La journée harassante. Nos joyeux drilles sont fiers de représenter leur club durant cette finale face à la célèbre équipe de Craon, l’AMC.
Plus qu’une partie… une pie… une quille, un lancer heureux , chanceux ou assuré, un 50, un sourire, une pulsion de vie ou de mort, une agressivité pacifique, une hargne bienveillante…. Plus qu’une, et nos gladiateurs pourront enfin profiter du digne repos des justes.
Une !
Et c’est tout, juste une … et c’est fini, juste une.
Une de trop ? Une troisième pie aperçue sur une aire d’autoroute ? Une fatigue assurée ? Un bonheur déjà atteint quel que soit le résultat final de cette partie peut être … Cela semble même probable quand on observe de plus près ces 4 associés du jour, le sourire aux lèvres, les yeux cernés et les regards complices. Le gain est déjà présent. Les échanges sont ceux de vieilles connaissances alors que ceux-ci mêmes se découvrent….
Dimanche 21 Avril 2013 …3 heures du matin. La voiture s’arrête tandis que les pneus crissent mollement sur le chemin en terre menant au doux paradis de Morphée. Thiéfaine se tait à jamais alors qu’il était encore en plein « Live ». Une, puis 2 portières s’ouvrent et claquent dans le silence opaque de la nuit noire. Ludo regarde Pat, l’œil complice et une pensée à Oliv, et Oliv, les louveteaux abandonnés quelques heures plus tôt. Nos 2 compères s’avancent sous le regard bienveillant et protecteur de Luonnotar, esprit de la nature et des pies, les souvenirs en pagaille. Ludo semble tenir face à sa poitrine un objet arrondi et saillant à la fois, quelque chose qu’il ne souhaite pas lâcher … Mais, serait-ce donc le … ?
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